Notre histoire

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Three men sit behind a desk with name placards in front of them. The name placard that is legible says, "Alex Boraine."

Les origines de la justice transitionnelle remontent à la fin des années 1980/début 1990, lorsque l’Afrique du Sud, des pays d’Europe de l’Est et d’Amérique latine comme l’Argentine et le Chili, ont entamé une transition d’un régime autoritaire vers la démocratie. De vastes mouvements sociaux, menés par des organisations de la société civile engagées et des leaders charismatiques, ont exigé de connaître la vérité sur les abus et violations systématiques des droits de l’homme perpétrés par les anciens régimes, et d’obtenir justice. Plaçant les droits des victimes à la vérité, à la justice et à la réparation au centre des transformations politiques en cours, ils ont appelé à des réformes qui empêcheraient la répétition de telles atrocités et jetteraient les bases de sociétés plus pacifiques et inclusives.  

À la fin des années 1990, l’avocat et ancien homme politique sud-africain Alex Boraine, qui avait joué un rôle central dans la Commission Vérité et Réconciliation de son pays en tant que vice-président et bras droit du président, l’archevêque Desmond Tutu, s’est rendu régulièrement dans des pays sortant d’un conflit ou d’une répression. Des victimes, des représentants de la société civile et des acteurs étatiques lui demandaient de partager son expérience en Afrique du Sud et de leur donner des conseils. Ces demandes devenant de plus en plus nombreuses et fréquentes, il a commencé à envisager la création d’une organisation internationale chargée de soutenir les sociétés qui entreprennent des transitions similaires, de leur fournir des conseils stratégiques et une assistance technique, d’ouvrir des espaces pour les victimes, de renforcer leurs capacités et d’amplifier leurs voix, et de développer les meilleures pratiques. En fin de compte, une telle organisation contribuerait à rendre la justice même en des lieux où elle semble impossible.  

En 2000, Boraine et d’autres militants et promoteurs des droits de l’homme de premier plan, dont Priscilla Hayner, experte reconnue en matière de commissions de vérité et de justice transitionnelle, se sont réunis sous les auspices de la Fondation Ford afin d’explorer les meilleures stratégies pour aider les sociétés à traiter les séquelles de violations massives des droits de l’homme et à instaurer une paix durable. Au cours de l’année suivante, Boraine, Hayner et bien d’autres, avec le soutien indéfectible de la Fondation Ford, ont travaillé sans relâche jusqu’à la création de l’ICTJ en 2001. 

Depuis lors, l’organisation s’est engagée dans plus de 50 pays, dont le Burundi, le Cambodge, le Guatemala, le Pérou, la Sierra Leone, le Timor-Oriental et les pays de l’ex-Yougoslavie, en œuvrant aux côtés des victimes. Nous avons travaillé en partenariat avec d’innombrables victimes, militants et leaders sociaux et politiques, les soutenant dans leur quête de responsabilisation et de paix et les aidant à obtenir justice et à construire des réseaux et alliances durables pour la paix, dont beaucoup demeurent solides aujourd’hui. En tant que centre de recherche et d’analyse politique novateur et point de rencontre mondial pour les victimes, les responsables, les experts et les praticiens, l’ICTJ a progressivement façonné et consolidé le domaine de la justice transitionnelle. 

Aujourd’hui, l’ICTJ fournit des conseils, un soutien et une assistance technique aux victimes, aux membres de la société civile et aux acteurs étatiques et internationaux engagés dans la justice en Afghanistan, en Colombie, au Liban, au Népal, au Soudan, en Syrie, en Tunisie et en Ouganda, pour n’en citer que quelques-uns. Dans un monde qui change rapidement, l’ICTJ évolue et adapte sa méthodologie continuellement afin de développer des solutions innovantes aux problèmes émergents, faire progresser sa mission et rendre justice aux victimes de violations des droits de l’homme.