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Trente ans après le génocide des Tutsis au Rwanda (7 avril - 17 juillet 1994), les souvenirs douloureux de ces 100 jours au cours desquels près d'un million de citoyens rwandais ont perdu la vie, hantent encore les populations locales, du reste de l'Afrique et du monde. Ce triste anniversaire marque une nouvelle occasion de se souvenir et d'honorer les victimes et les survivants du génocide, et de reconnaître la force et la résilience extraordinaires dont ils ont fait preuve à la suite de cette tragédie. L'ensemble des pays africains et du reste du monde doit se saisir de cette opportunité pour s'interroger avec lucidité sur les politiques et mécanismes mis en place pour prévenir de telles atrocités.

Le 13 février 2024, l'exposition interactive « S'il y a la vérité, il y a l'avenir » a été inaugurée au Centre pour la mémoire, la paix et la réconciliation de Bogotá. Dans le cadre des activités de sensibilisation culturelle et éducative post-fermeture de la Commission de la vérité en Colombie, l'exposition vise à informer les colombiens de toutes les générations des conclusions de la Commission et à les inciter à prendre des mesures pour prévenir une résurgence du conflit.

Le 28 novembre 2023, l'ICTJ a organisé un dialogue international à Bogota, en Colombie, pour partager des stratégies innovantes visant à faire progresser les droits des victimes à réparation pour violations des droits humains et à établir des politiques de développement davantage centrées sur les victimes. La réunion a également marqué le lancement officiel du nouveau rapport de l'ICTJ – Faire progresser les droits des victimes et reconstruire des communautés justes, stratégies locales pour obtenir des réparations dans le cadre du développement durable – qui présente les résultats d'une étude comparative de deux ans sur les efforts locaux en Colombie, en Gambie, la Tunisie et l’Ouganda pour avancer les réparations.

En 2021, la République centrafricaine a créé la Commission Vérité, Justice, Réparation et Réconciliation (CVJRR) pour établir la vérité, obtenir justice et restaurer la dignité des victimes, en vue de parvenir à terme à la réconciliation nationale. Dans ce pays fragile, meurtri par des épisodes successifs de violences, la justice, au sens le plus large, a toujours été et reste une revendication de toujours des victimes. Après une longue phase d'opérationnalisation, la CVJRR s'apprête enfin à commencer à enregistrer et à entendre les témoignages des victimes. La première étape de ce processus est la prise de déclaration, qui nécessite de prendre en compte plusieurs facteurs clés pour réussir.

Tout au long de l'année 2023, les experts de l'ICTJ ont offert leur point de vue unique sur les dernières nouvelles à travers le monde dans le cadre du Rapport mondial. Leurs commentaires perspicaces ont mis en lumière l’impact de ces événements sur les victimes de violations des droits humains ainsi que sur les luttes plus larges pour la paix et la justice. Dans cette édition, nous revenons sur l'année écoulée à travers la rubrique Choix de l'Expert.

Le 25 octobre, l'Union africaine (UA) et l'Union européenne ont officiellement lancé leur Initiative conjointe pour la justice transitionnelle en Afrique (ITJA) à Addis-Abeba. Le projet se déroulera sur une période de trois ans et promouvra les processus nationaux de justice transitionnelle en Afrique, conformément à la politique de justice transitionnelle de l'UA et à sa feuille de route. L’ITJA présente plusieurs caractéristiques uniques qui, si elles sont adoptées et mises en avant par tous les acteurs, ont le potentiel d’ouvrir la voie à une voie nouvelle et inspirante vers la paix, la justice et le développement durable sur le continent africain.

« Malgré les lois déjà en place, le nombre de cas de violence sexuelle et sexiste [SGBV] continue d'augmenter, notamment des cas de viol, de mutilation génitale féminine, d'agression sexuelle et de harcèlement. Cela signifie qu'il est nécessaire d'appliquer ces lois », a affirmé Didier Gbery, responsable du programme de l'ICTJ pour la Gambie, lors de l'ouverture d'un atelier en mars dernier sur l'amélioration de l'accès des victimes de VSBG à la justice. L'atelier était l'un des deux que l'ICTJ a organisés au début de 2023 pour renforcer la capacité des parties prenantes en Gambie à défendre les victimes de VSBG et à leur fournir un soutien vital sensible au genre.

Le nouveau président colombien Gustavo Petro a été élu dans le cadre d'une campagne progressiste visant à renforcer la démocratie, à mettre en œuvre des réformes sociales et à apporter une « paix totale » au pays. Son approche de la paix englobe des négociations politiques avec tous les groupes d'insurgés restants et des dialogues simultanés avec des organisations criminelles visant à leur soumission volontaire à la justice en échange d'une clémence punitive. Mais huit mois après son entrée en fonction, les efforts de Petro pour tenir sa promesse de campagne se heurtent à de nombreux défis.

Du 21 au 23 juin, la Juridiction spéciale de paix (JEP) de Colombie a tenu sa première audience de reconnaissance de prise d'otages, de privation grave de liberté et d'autres crimes concomitants (connu sous le nom de Cas 01) à Bogotá. Sept anciens dirigeants du groupe de guérilla Forces armées révolutionnaires de Colombie - Armée du peuple (FARC-EP) ont reconnu leur responsabilité de commandement dans les crimes d'enlèvement qui ont été la politique des FARC-EP de 1993 à 2012 en présence des victimes, des responsables de la JEP, de la société civile représentants et membres de la presse. Cette audience marque la première fois que des dirigeants des FARC-EP reconnaissent publiquement leur rôle dans de tels crimes systémiques. Une étape décisive dans le processus de justice réparatrice du pays, cela n'aurait pas été possible sans des années de préparation.

Le rôle de la participation des victimes dans les procédures pénales internationales, que ce soit devant des tribunaux internationaux, hybrides ou nationaux, fait depuis longtemps l'objet d'un débat public parmi les praticiens de la justice pénale et les militants des droits de l'homme. Au lendemain...